Page 30 - Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles
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TFACE

Connaître pour mieux se reconnaître. S’approprier pour mieux transmettre

À la mémoire de Guy-André Roy (1946-2012)

« L’héritage qui t’est venu de ton ancêtre, il faut l’acquérir pour le mieux posséder. »
Goethe

« Conserver c’est lutter contre le temps. »
Marc Guillaume,
La politique du patrimoine, Paris, 1980.

« Le défi patrimonial de pointe dépasse de beaucoup le mode de présentation et de restauration
des objets anciens. Il cherche plutôt le moyen d’inscrire le passé dans les objets du futur. […]
Il ne s’agit pas de restaurer pour conserver, mais de donner une nouvelle vie à des valeurs
et à des beautés durables. »

Lise Bissonnette,
Le Devoir, 3 mai 1998.

Dans mon texte d’introduction portant sur les « Œuvres et objets d’art » paru dans le tome III des
Chemins de la mémoire, imposant ouvrage publié par la Commission des biens culturels en 1999,
je notais qu’ « il faut bien sûr se réjouir des chemins parcourus et de la qualité de l’héritage qui nous
est parvenu [mais que] nous ne saurions oublier que cet héritage est assorti d’un singulier défi, celui
de sa transmission. Le principal défi du patrimoine réside en effet dans son actualité, dans sa constante
actualisation. Sans relâche, il nous incombe de le réinventer, d’en élargir les frontières, d’en renouveler
les outils de conservation et d’en revoir les moyens de mise en valeur. »

Je prends donc prétexte de ce commentaire en postface du présent ouvrage pour rappeler les avancées
conséquentes de la recherche dans le jeune domaine de l’histoire de l’art ancien du Québec depuis
le début des années 1920. Les explorateurs, défricheurs et pionniers des premières générations – les
Neilson, Traquair, Barbeau, Falardeau, Morisset, Lavallée et Trudel – ont fait place à une cohorte
d’arpenteurs et de développeurs de la discipline, les apports cumulés des uns et des autres pavant la
voie à des études plus approfondies à l’enseigne de la globalité et de la maturité. C’est précisément

Pierre Émond,
Tabernacle principal de l’ancienne église Saint-Pierre de l’île d’Orléans,
1795 (voir ill. 123)

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