Page 13 - Les tabernacles du Québec des XVIIe et XVIIIe siècles
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1974, l’historienne de l’art Raymonde Gauthier a publié un premier état des lieux sur les
tabernacles du Québec sous la forme d’un petit ouvrage – Les tabernacles anciens du Québec des xviie, xviiie et
xixe siècles – s’inscrivant dans une collection destinée au grand public et qui a été suivi, en 1975,
de quelques articles dans la Revue d’ethnologie du Québec et dans les Annales d’histoire de l’art canadien.
La contribution de l’historien de l’art et professeur John R. Porter est importante à plusieurs égards.
Non seulement va-t-il nourrir la thématique des tabernacles dans ses ouvrages fondateurs comme
L’art de la dorure au Québec du xviie siècle à nos jours (1976) et La sculpture ancienne au Québec (1986),
mais il dévoile dans divers ouvrages des découvertes marquantes découlant de l’observation (le cas
de Saint-Gabriel de Valcartier) et de l’analyse des sources (celui de Saint-Maurice). En parallèle,
l’historien de l’art et professeur Gérard Lavallée, par son sens de l’observation et sa vaste connaissance
de l’art français, en particulier celui des ornemanistes des xviie et xviiie siècles, nous a guidés vers de
nouvelles avenues de recherche et nous a fait comprendre, par sa maîtrise du dessin, l’aspect originel
de plusieurs œuvres majeures. De leur côté, Cécile Langlois-Szaszkiewicz et Jean-Pierre Labiau ont
consacré, l’un et l’autre, leur mémoire de maîtrise (en 1985 pour la première et en 1989 pour le
second) au thème des tabernacles québécois.
En marge de cette activité de recherche, les musées procèdent à des acquisitions, souventes fois dans de
véritables contextes de sauvetage. De 1953 à 1955, le Musée de la province de Québec (qui deviendra
par la suite le Musée du Québec et, aujourd’hui, le MNBAQ), acquiert des fragments des tabernacles
de l’ancienne église Saint-Martin de Laval. Toujours en 1955, la même institution acquiert par
l’intermédiaire de la collection Paul-Gouin des fragments d’un tabernacle donné à Pierre Émond et
d’un autre provenant de Sainte-Geneviève-de-Pierrefonds. En 1958, c’est au tour de l’ancien maître-
autel des Cèdres d’entrer dans la collection nationale. Ceux de L’Ange-Gardien et de Saint-Nicolas
suivent en 1974 et en 1983. L’une des acquisitions sans doute la plus spectaculaire en la matière
sera celle de l’ancien maître-autel des Sœurs Grises de Montréal, en 2000, une œuvre majeure de
Philippe Liébert qui a inspiré des générations de sculpteurs. Signalons enfin que l’ancien maître-autel
de Batiscan restera en dépôt dans les réserves de l’institution des plaines d’Abraham durant près de
cinquante ans avant d’être récupéré et remis en valeur, dans l’église paroissiale, au milieu des années
2000. De son côté, le Musée des beaux-arts du Canada achète un ancien tabernacle de Château-Richer
et les anciens maîtres-autels de Longueuil et de Saint-Pie-de-Guire respectivement en 1964, 1968 et
1972. Le Musée des beaux-arts de Montréal acquiert, quant à lui, un ancien autel des Sœurs Grises de
Montréal en 2009. Notons qu’on retrouve depuis 1958 un tabernacle donné à l’entourage de Philippe
Liébert dans les collections du Detroit Institute of Arts (Michigan) et qui pourrait avoir transité par
Sainte-Adèle. Les Musées de la civilisation de Québec conservent en dépôt deux tabernacles anciens
du Séminaire de Québec. Quelques institutions muséales ouvertes au public plus récemment ont elles
aussi acquis des tabernacles anciens. Nous pensons au Musée acadien du Québec, à Bonaventure, en
Gaspésie, qui en conserve un, au Musée de sainte Anne, de Sainte-Anne-de-Beaupré, qui en compte
un aussi, au Musée des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal, un également, ainsi qu’au Musée
des maîtres et artisans du Québec, de Montréal, qui en conserve deux.
Parallèlement à l’enrichissement de leurs collections, les musées mettront en valeur plusieurs
tabernacles afin de permettre aux divers types de public de les admirer. Il serait trop fastidieux,
ici, de parcourir l’ensemble des manifestations muséales qui ont contenu ce genre de meubles
Présentation • XXI
tabernacles du Québec sous la forme d’un petit ouvrage – Les tabernacles anciens du Québec des xviie, xviiie et
xixe siècles – s’inscrivant dans une collection destinée au grand public et qui a été suivi, en 1975,
de quelques articles dans la Revue d’ethnologie du Québec et dans les Annales d’histoire de l’art canadien.
La contribution de l’historien de l’art et professeur John R. Porter est importante à plusieurs égards.
Non seulement va-t-il nourrir la thématique des tabernacles dans ses ouvrages fondateurs comme
L’art de la dorure au Québec du xviie siècle à nos jours (1976) et La sculpture ancienne au Québec (1986),
mais il dévoile dans divers ouvrages des découvertes marquantes découlant de l’observation (le cas
de Saint-Gabriel de Valcartier) et de l’analyse des sources (celui de Saint-Maurice). En parallèle,
l’historien de l’art et professeur Gérard Lavallée, par son sens de l’observation et sa vaste connaissance
de l’art français, en particulier celui des ornemanistes des xviie et xviiie siècles, nous a guidés vers de
nouvelles avenues de recherche et nous a fait comprendre, par sa maîtrise du dessin, l’aspect originel
de plusieurs œuvres majeures. De leur côté, Cécile Langlois-Szaszkiewicz et Jean-Pierre Labiau ont
consacré, l’un et l’autre, leur mémoire de maîtrise (en 1985 pour la première et en 1989 pour le
second) au thème des tabernacles québécois.
En marge de cette activité de recherche, les musées procèdent à des acquisitions, souventes fois dans de
véritables contextes de sauvetage. De 1953 à 1955, le Musée de la province de Québec (qui deviendra
par la suite le Musée du Québec et, aujourd’hui, le MNBAQ), acquiert des fragments des tabernacles
de l’ancienne église Saint-Martin de Laval. Toujours en 1955, la même institution acquiert par
l’intermédiaire de la collection Paul-Gouin des fragments d’un tabernacle donné à Pierre Émond et
d’un autre provenant de Sainte-Geneviève-de-Pierrefonds. En 1958, c’est au tour de l’ancien maître-
autel des Cèdres d’entrer dans la collection nationale. Ceux de L’Ange-Gardien et de Saint-Nicolas
suivent en 1974 et en 1983. L’une des acquisitions sans doute la plus spectaculaire en la matière
sera celle de l’ancien maître-autel des Sœurs Grises de Montréal, en 2000, une œuvre majeure de
Philippe Liébert qui a inspiré des générations de sculpteurs. Signalons enfin que l’ancien maître-autel
de Batiscan restera en dépôt dans les réserves de l’institution des plaines d’Abraham durant près de
cinquante ans avant d’être récupéré et remis en valeur, dans l’église paroissiale, au milieu des années
2000. De son côté, le Musée des beaux-arts du Canada achète un ancien tabernacle de Château-Richer
et les anciens maîtres-autels de Longueuil et de Saint-Pie-de-Guire respectivement en 1964, 1968 et
1972. Le Musée des beaux-arts de Montréal acquiert, quant à lui, un ancien autel des Sœurs Grises de
Montréal en 2009. Notons qu’on retrouve depuis 1958 un tabernacle donné à l’entourage de Philippe
Liébert dans les collections du Detroit Institute of Arts (Michigan) et qui pourrait avoir transité par
Sainte-Adèle. Les Musées de la civilisation de Québec conservent en dépôt deux tabernacles anciens
du Séminaire de Québec. Quelques institutions muséales ouvertes au public plus récemment ont elles
aussi acquis des tabernacles anciens. Nous pensons au Musée acadien du Québec, à Bonaventure, en
Gaspésie, qui en conserve un, au Musée de sainte Anne, de Sainte-Anne-de-Beaupré, qui en compte
un aussi, au Musée des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal, un également, ainsi qu’au Musée
des maîtres et artisans du Québec, de Montréal, qui en conserve deux.
Parallèlement à l’enrichissement de leurs collections, les musées mettront en valeur plusieurs
tabernacles afin de permettre aux divers types de public de les admirer. Il serait trop fastidieux,
ici, de parcourir l’ensemble des manifestations muséales qui ont contenu ce genre de meubles
Présentation • XXI