Page 7 - Le parc des Laurentides
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aux cours d’eau pour la pêche est influencé par ces températures
basses, en particulier pour le calage des lacs, à la fin de mai et au début
de juin, de même que pour le flottage du bois. De plus, les gradients
de température ont également des effets prohibitifs sur les activités
agricoles de la plus grande partie du territoire du parc, à mesure que
l’élévation augmente. Les promoteurs de la colonisation à tout prix,
au XIXe siècle, seront rapidement déçus par les possibilités réelles
de l’agriculture.

Plus spécifiquement, les ressources forestières du parc dépendent des Sentier dans la taïga du parc des Grands-Jardins, en 1993
transformations climatiques dans la suite de la fonte des glaciers et de
l’élévation, qui affectent le développement d’une végétation à la fois des environnements favorables à la présence, par exemple, du caribou
exploitable par l’industrie du sciage et des pâtes et papiers et capable dans la taïga et la pessière ainsi que de l’orignal dans la pessière et la
d’héberger et de nourrir la faune que recherchent les chasseurs autoch- sapinière à bouleau blanc.
tones ou les amateurs de chasse sportive. Ainsi, le couvert forestier
se divise en trois zones principales7. D’abord, la taïga, située au-delà L’évolution de la fréquentation du parc par la faune répond à la
de 1 000 m d’altitude environ, est formée, surtout dans l’est du parc, de dynamique des ressources alimentaires des espèces, à un milieu en
vastes étendues de lichen cladonie, entourées de bosquets d’épinettes correspondance avec leurs besoins et au prélèvement par les espèces
noires avec, parfois, des bouleaux glanduleux, de l’aulne vert et du
mélèze laricin en milieu humide. Ensuite, à des niveaux de 750 m et plus
se trouve la pessière, riche en épinettes noires et blanches, et peuplée
de sapins baumiers, de mélèzes en milieu humide ainsi que de bouleaux
blancs et de peupliers faux-tremble dans les transitions climatiques.
Enfin, à moins de 750 m, la sapinière à bouleau blanc prend la forme
d’une forêt qui inclut parfois aussi de l’épinette blanche ou noire
et rarement de l’érable à sucre, de même que de l’aulne rugueux près
des zones humides. Globalement, les résineux sont dominants et le
sont encore plus dans les forêts en régénération. Ces milieux forestiers
fournissent les ressources ligneuses à l’industrie forestière en fonction
de ses besoins, soit de plus en plus celui de bois à pâte. Ils constituent

7. Ibid., p. 29.

Chapitre 1. Un territoire à découvrir 15
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