Page 21 - Le parc des Laurentides
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chapelle à L’Étape en souvenir de la tragédie de l’Obiou
Au moment où le ministre de la Chasse et de la Pêche, Camille-Eugène Pouliot, Chapelle construite près de l’Hôtellerie de L’Étape sur le boulevard
préside à l’aménagement d’une hôtellerie (voir encart) et de services à L’Étape, Talbot dans le parc des Laurentides, en 1951
en 1950, un événement tragique affecte des pèlerins au retour de Rome pour
des événements associés à l’année sainte et à différentes autres commémorations
où s’expriment une ferveur religieuse, encore très vive au Québec. En octobre
et novembre 1950, des pèlerins de la région de Québec se rendent à Rome, certains
par bateaux, comme le ministre Pouliot, d’autres par avion sur plusieurs vols.
L’un des vols de retour s’écrase le 13 novembre 1950 au mont Obiou, dans les Alpes
ançaises, causant le décès de 58 personnes. La tragédie, alors la plus importante
de l’histoire de l’aviation commerciale canadienne, appe l’imaginaire québécois,
encore sous l’influence intense de l’Église catholique35.
Dans ce contexte, il ne faut pas se surprendre que le ministre Pouliot fasse
construire une chapelle sur le site de L’Étape en avril 1951, dédiée, comme
l’indiquait une plaque commémorative, à la tragédie du mont Obiou. Elle
est construite selon les plans de l’architecte René Blanchet, de Québec. Elle est
inscrite sous la protection de Notre-Dame de l’Assomption, dont la proclamation
du dogme de l’Assomption avait eu lieu le 1er novembre 1950. La chapelle, bénie
le 7 décembre 1952 par Mgr Charles-Omer Garant en présence des ministres
Pouliot et Talbot, est rattachée comme desserte à la paroisse de Saint-Edmond
de Stoneham36. Elle tient ses propres registres à partir de 1967. En 1966, trois
messes y sont célébrées le dimanche à 7 h 30, 9 h 30 et 11 h pour les pêcheurs
de camps du parc, en plus d’une messe à la Mare-du-Sault et au Gîte37.
Progressivement, avec la diminution de la ferveur religieuse, la équentation
de la chapelle diminue fortement, comme dans toutes les églises du Québec,
de sorte qu’un décret du 8 novembre 1989 confirme la désaffectation de la
chapelle. Par la suite, le bâtiment se détériore avec le temps, au grand dam
des responsables du parc et des défendeurs du patrimoine religieux. Dans
les dernières années, la petite chapelle blanche menace de tomber en ruines.
Certains ont cependant suggéré, pour la protéger, d’en faire un petit musée sur
la réserve faunique ou sur la réfection du boulevard Talbot38.
35. Sur la tragédie du mont Obiou, voir surtout Louis-Edmond Hamelin, en collaboration avec Paul Dupré, L’Obiou entre Dieu et Diable, Montréal, Éditions du Méridien,
1990, 225 p. Sur la chapelle de L’Étape : Fernand Laroche, « La chapelle de l’Étape », Saguenayensia, Revue d’histoire du Saguenay—Lac-Saint-Jean, vol. 55,
no 1 (2014), p. 32-33 et Pascal Huot, « La chapelle de l’Étape : en mémoire de la tragédie du mont Obiou », Histoire Québec, vol. 25, no 2, 2019, p. 7-9.
36. Notamment L’Action catholique, 9 septembre 1952, p. 16.
37. L’Union des Cantons de l’Est, 15 juin 1966, p. 36.
38. Voir Pascal Huot, op.cit., Le Progrès-Dimanche, 17 janvier 1999, p. A15 et Le Soleil, 27 juin 2005, p. A12.
Chapitre 3. Un parc accessible par la route, 1930-1960 113
Au moment où le ministre de la Chasse et de la Pêche, Camille-Eugène Pouliot, Chapelle construite près de l’Hôtellerie de L’Étape sur le boulevard
préside à l’aménagement d’une hôtellerie (voir encart) et de services à L’Étape, Talbot dans le parc des Laurentides, en 1951
en 1950, un événement tragique affecte des pèlerins au retour de Rome pour
des événements associés à l’année sainte et à différentes autres commémorations
où s’expriment une ferveur religieuse, encore très vive au Québec. En octobre
et novembre 1950, des pèlerins de la région de Québec se rendent à Rome, certains
par bateaux, comme le ministre Pouliot, d’autres par avion sur plusieurs vols.
L’un des vols de retour s’écrase le 13 novembre 1950 au mont Obiou, dans les Alpes
ançaises, causant le décès de 58 personnes. La tragédie, alors la plus importante
de l’histoire de l’aviation commerciale canadienne, appe l’imaginaire québécois,
encore sous l’influence intense de l’Église catholique35.
Dans ce contexte, il ne faut pas se surprendre que le ministre Pouliot fasse
construire une chapelle sur le site de L’Étape en avril 1951, dédiée, comme
l’indiquait une plaque commémorative, à la tragédie du mont Obiou. Elle
est construite selon les plans de l’architecte René Blanchet, de Québec. Elle est
inscrite sous la protection de Notre-Dame de l’Assomption, dont la proclamation
du dogme de l’Assomption avait eu lieu le 1er novembre 1950. La chapelle, bénie
le 7 décembre 1952 par Mgr Charles-Omer Garant en présence des ministres
Pouliot et Talbot, est rattachée comme desserte à la paroisse de Saint-Edmond
de Stoneham36. Elle tient ses propres registres à partir de 1967. En 1966, trois
messes y sont célébrées le dimanche à 7 h 30, 9 h 30 et 11 h pour les pêcheurs
de camps du parc, en plus d’une messe à la Mare-du-Sault et au Gîte37.
Progressivement, avec la diminution de la ferveur religieuse, la équentation
de la chapelle diminue fortement, comme dans toutes les églises du Québec,
de sorte qu’un décret du 8 novembre 1989 confirme la désaffectation de la
chapelle. Par la suite, le bâtiment se détériore avec le temps, au grand dam
des responsables du parc et des défendeurs du patrimoine religieux. Dans
les dernières années, la petite chapelle blanche menace de tomber en ruines.
Certains ont cependant suggéré, pour la protéger, d’en faire un petit musée sur
la réserve faunique ou sur la réfection du boulevard Talbot38.
35. Sur la tragédie du mont Obiou, voir surtout Louis-Edmond Hamelin, en collaboration avec Paul Dupré, L’Obiou entre Dieu et Diable, Montréal, Éditions du Méridien,
1990, 225 p. Sur la chapelle de L’Étape : Fernand Laroche, « La chapelle de l’Étape », Saguenayensia, Revue d’histoire du Saguenay—Lac-Saint-Jean, vol. 55,
no 1 (2014), p. 32-33 et Pascal Huot, « La chapelle de l’Étape : en mémoire de la tragédie du mont Obiou », Histoire Québec, vol. 25, no 2, 2019, p. 7-9.
36. Notamment L’Action catholique, 9 septembre 1952, p. 16.
37. L’Union des Cantons de l’Est, 15 juin 1966, p. 36.
38. Voir Pascal Huot, op.cit., Le Progrès-Dimanche, 17 janvier 1999, p. A15 et Le Soleil, 27 juin 2005, p. A12.
Chapitre 3. Un parc accessible par la route, 1930-1960 113