Page 15 - Le parc des Laurentides
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route Québec-Hébertville n’est pas la seule option offerte aux En 1945, le ministère de la Voirie entreprend une réfection complète de la
voyageurs désireux de se rendre au Saguenay, car le ministère de la route du parc sur toute sa longueur en élargissant l’emprise à 30 m et
Voirie termine, en 1930, la route entre Saint-Siméon et Grande-Baie qui la plateforme à 14 m et en continuant le redressement des courbes
permet d’atteindre Chicoutimi plus directement. À partir de 1931-1932, et des côtes. Il entreprend également la construction d’une route directe
la route du parc, une partie de la no 15, subit des améliorations impor- de 80 km vers Laterrière et Chicoutimi à partir d’un point de la route
tantes sur plusieurs sections réalisées surtout l’hiver, grâce aux fonds au nord du lac Jacques-Cartier, à environ 116 km au nord de Québec,
de lutte au chômage. Celles-ci prennent la forme de nouveaux ponts, portant la distance de Québec à Chicoutimi à 209 km, réalisable en à
de redressement de côtes, d’élargissement des sections plus étroites peine trois heures. C’était une demande de la Chambre de commerce
et d’ajout de gravelage. Par exemple, en 1934-1935, la côte Upica de Chicoutimi depuis au moins 19323. Cet embranchement du lac
s’étend sur 3 km et atteint à son sommet une rampe de 25 %, alors Jacques-Cartier, à Laterrière (la 54 B), est terminé en 1949. La section
que la côte Pica de 1,5 km comporte une rampe qui atteint 20 %. du lac Jacques-Cartier vers Hébertville prend le numéro 54 A, et la
Dans les deux cas, les véhicules ont de la difficulté à les gravir et le partie de Québec au Grand lac Jacques-Cartier conserve le numéro 54.
ministère parvient difficilement à y faire tenir le gravier. La recherche La réfection et la construction de la route débouchent sur l’application
d’un nouveau tracé permet de réduire la rampe à 6 % et 8 % respec- progressive d’un revêtement d’asphalte à partir surtout de 1948 sur les
tivement, sans, dans le premier cas, occasionner une perte de son routes 54 et 54 B, laissant la 54 A vers Hébertville très majoritairement
panorama exceptionnel. sur le gravier pour une dizaine d’années, jusqu’en 1957-1958. Quant à
la 56, le recouvrement en asphalte augmente substantiellement
Également, à partir de 1931-1932, le ministère de la Voirie recons- en 1956-1957, mais n’atteint pas encore la moitié de son trajet en 1961.
truit la route entre Saint-Urbain et Grande-Baie, le long de la limite Au moins à partir de 1946, la route 54-54 B est désignée couramment
est du parc des Laurentides. Cette route permet de raccourcir sous le nom de « boulevard Talbot », du nom d’Antonio Talbot, député
à 241 km le trajet entre Québec et Chicoutimi. Il fallait auparavant de Chicoutimi de 1938 à 1965 et ministre de la Voirie de l’Union natio-
parcourir 336 km par Saint-Siméon et Petit-Saguenay et 283 km par nale de 1944 à 1960. Elle devient la voie d’accès principale et la plus
la route du parc. Terminée en 1936, elle permet de faire le voyage rapide vers le Saguenay–Lac-Saint-Jean et traverse le parc en son
en quelque cinq heures. Ce foisonnement de nouvelles routes rend milieu de plus en plus confortablement. Lors de son inauguration
la numérotation no 15 trop complexe, de sorte qu’en 1934, le ministère officielle, le 30 septembre 1951, à Chicoutimi, le premier ministre
de la Voirie fragmente la route no 15 en sections et attribue le Maurice Duplessis affirme que le « boulevard Talbot est une œuvre
numéro 54 à la route du parc et le numéro 56 à celle de Saint-Urbain de réparation et de prévoyance, de réparation pour l’oubli dont a souffert
à Grande-Baie. cette région pendant si longtemps et de prévoyance, car par cette route
passeront les millions que l’on extraira du Nouveau Québec4 ».
3. Le Progrès du Saguenay, 29 avril 1932, p. 6.
4. Le Devoir, 1er octobre 1951, p. 5 et Le Progrès-Dimanche, 20 juin 2004, p. D22.
Chapitre 3. Un parc accessible par la route, 1930-1960 99
voyageurs désireux de se rendre au Saguenay, car le ministère de la route du parc sur toute sa longueur en élargissant l’emprise à 30 m et
Voirie termine, en 1930, la route entre Saint-Siméon et Grande-Baie qui la plateforme à 14 m et en continuant le redressement des courbes
permet d’atteindre Chicoutimi plus directement. À partir de 1931-1932, et des côtes. Il entreprend également la construction d’une route directe
la route du parc, une partie de la no 15, subit des améliorations impor- de 80 km vers Laterrière et Chicoutimi à partir d’un point de la route
tantes sur plusieurs sections réalisées surtout l’hiver, grâce aux fonds au nord du lac Jacques-Cartier, à environ 116 km au nord de Québec,
de lutte au chômage. Celles-ci prennent la forme de nouveaux ponts, portant la distance de Québec à Chicoutimi à 209 km, réalisable en à
de redressement de côtes, d’élargissement des sections plus étroites peine trois heures. C’était une demande de la Chambre de commerce
et d’ajout de gravelage. Par exemple, en 1934-1935, la côte Upica de Chicoutimi depuis au moins 19323. Cet embranchement du lac
s’étend sur 3 km et atteint à son sommet une rampe de 25 %, alors Jacques-Cartier, à Laterrière (la 54 B), est terminé en 1949. La section
que la côte Pica de 1,5 km comporte une rampe qui atteint 20 %. du lac Jacques-Cartier vers Hébertville prend le numéro 54 A, et la
Dans les deux cas, les véhicules ont de la difficulté à les gravir et le partie de Québec au Grand lac Jacques-Cartier conserve le numéro 54.
ministère parvient difficilement à y faire tenir le gravier. La recherche La réfection et la construction de la route débouchent sur l’application
d’un nouveau tracé permet de réduire la rampe à 6 % et 8 % respec- progressive d’un revêtement d’asphalte à partir surtout de 1948 sur les
tivement, sans, dans le premier cas, occasionner une perte de son routes 54 et 54 B, laissant la 54 A vers Hébertville très majoritairement
panorama exceptionnel. sur le gravier pour une dizaine d’années, jusqu’en 1957-1958. Quant à
la 56, le recouvrement en asphalte augmente substantiellement
Également, à partir de 1931-1932, le ministère de la Voirie recons- en 1956-1957, mais n’atteint pas encore la moitié de son trajet en 1961.
truit la route entre Saint-Urbain et Grande-Baie, le long de la limite Au moins à partir de 1946, la route 54-54 B est désignée couramment
est du parc des Laurentides. Cette route permet de raccourcir sous le nom de « boulevard Talbot », du nom d’Antonio Talbot, député
à 241 km le trajet entre Québec et Chicoutimi. Il fallait auparavant de Chicoutimi de 1938 à 1965 et ministre de la Voirie de l’Union natio-
parcourir 336 km par Saint-Siméon et Petit-Saguenay et 283 km par nale de 1944 à 1960. Elle devient la voie d’accès principale et la plus
la route du parc. Terminée en 1936, elle permet de faire le voyage rapide vers le Saguenay–Lac-Saint-Jean et traverse le parc en son
en quelque cinq heures. Ce foisonnement de nouvelles routes rend milieu de plus en plus confortablement. Lors de son inauguration
la numérotation no 15 trop complexe, de sorte qu’en 1934, le ministère officielle, le 30 septembre 1951, à Chicoutimi, le premier ministre
de la Voirie fragmente la route no 15 en sections et attribue le Maurice Duplessis affirme que le « boulevard Talbot est une œuvre
numéro 54 à la route du parc et le numéro 56 à celle de Saint-Urbain de réparation et de prévoyance, de réparation pour l’oubli dont a souffert
à Grande-Baie. cette région pendant si longtemps et de prévoyance, car par cette route
passeront les millions que l’on extraira du Nouveau Québec4 ».
3. Le Progrès du Saguenay, 29 avril 1932, p. 6.
4. Le Devoir, 1er octobre 1951, p. 5 et Le Progrès-Dimanche, 20 juin 2004, p. D22.
Chapitre 3. Un parc accessible par la route, 1930-1960 99