Page 6 - Le parc des Laurentides
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nt sa création, en 1895, le vaste territoire du parc des Laurentides Lac de la Riv. Cyriac Saguenay
possède déjà une histoire unique qui détermine dans une grande Belle Rivière
mesure les activités qui peuvent y être pratiquées. Les gestionnaires N
du parc doivent surtout tenir compte de la configuration et des RÉSERVE FAUNIQUE
caractéristiques physiques du territoire, des ressources ligneuses DES LAURENTIDES
et fauniques qui s’y trouvent et de la présence humaine qui s’y est
manifestée depuis des siècles, voire des millénaires. Même dans les Riv. Pikauba Québec
décennies précédant la création du parc, l’État québécois commence
à introduire les conditions préalables à une exploitation de ses Riv. Métabetchouane Montréal 0 200 km
ressources naturelles et à une occupation plus permanente. Riv. aux Écorces
Petite rivière Pikauba
Riv. Malbaie

RÉSERVE FAUNIQUE Lac Pikauba
DES LAURENTIDES Parc national

Bassin-versant du des Grands-Jardins
Saguenay–Lac-Saint-Jean

Un territoire et ses ressources : Lac Édouard Lac Jacques-Cartier Riv. du Gou re
la forêt, la faune, l’eau… Lac des Neiges Riv. Sainte-Anne
Bassin-versant
Les ressources de ce territoire s’appuient sur un socle géologique rela- du euve Saint-Laurent Parc national de Riv. Montmorency
tivement homogène, faisant partie de la vaste province de Grenville, la Jacques-CartierRiv. Jacques-Cartier
d’un âge précambrien variant de 1 à 1,7 milliard d’années. Cette province Lac Batiscan
occupe un vaste espace au nord du fleuve Saint-Laurent et de son
estuaire et la portion présente au parc des Laurentides se relie à l’al- Élévation (m) Fleuve Saint-Laurent
lochtone polycyclique et à « une tectonique complexe et un agencement 1 020
d’intrusions de natures, de tailles et d’âges divers1 ». Au-delà de l’origine et plus
géologique de son sous-sol, ce sont les ressources minérales exploi-
tables qui étaient susceptibles d’avoir des retombées importantes sur 660
d’éventuelles activités minières sur ce territoire. De ce point de vue,
la province de Grenville ne dispose pas des ressources polymétalliques 0 Sources : RNCAN, CanVec 1/250 000; 0 5 10 20 km
exploitables des régions plus au nord et plus anciennes, tels le cuivre, QUÉBEC, MERN, BDGA 1/1 000 000, CTRQ 1/100 000.
l’or, l’argent, le zinc et le plomb. Pour l’essentiel, elle inclut surtout du fer
dans sa portion nordique, du titane dans l’anorthosite du lac Allard, Carte 1 : Le relief et l’hydrographie de la réserve faunique des Laurentides, des parcs nationaux
sur la Côte-Nord, et de Saint-Urbain, dans Charlevoix. Ce dernier de la Jacques-Cartier et des Grands-Jardins
gisement est situé à proximité des limites du parc. Les seuls autres
gisements de minéraux métalliques dans l’environnement du parc se situent à l’est, à La Galette, sous la forme de silicium destiné à la
production du ferrosilicium et du silicium métal, et près du lac Édouard,
hors du parc, pour un petit gisement de nickel-cuivre2. La composition
des formations géologiques aurait pu favoriser une exploitation des
pierres de construction, mais ce n’est pas le cas à grande échelle,
sauf  plus récemment, à partir des années 1980, dans la partie
nord du parc3. Il faut conclure que le territoire n’a pas eu à craindre

1. Michel Hocq et autres, Géologie du Québec, Québec, 2. Ibid., p. 91-93 et Laboratoire d’archéologie, Université du Québec à Chicoutimi,
Les Publications du Québec, 1994, p. 85. Étude de potentiel archéologique, Réserve faunique des Laurentides et Parcs nationaux
de la Jacques-Cartier et des Grands-Jardins, zone d’étude et corridor de la route 175,
Transports Québec, mars 2004, 131 p. (ci-après EPA2004), p. 10-15.

3. EPA2004, p. 13-14.

Chapitre 1. Un territoire à découvrir 13
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