Page 27 - Le parc des Laurentides
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Une papetière comme la Donnacona a des besoins grandissants
en matière première qui ne peuvent être satisfaits entièrement par ses
concessions forestières dans le parc des Laurentides. Elle double ses
superficies dans les années 1940 et 1950, grâce à de vastes concessions
sur la Côte-Nord en 1947, en Gaspésie en 1952, en plus d’une autre
en réserve entre Tadoussac et Forestville depuis 1926. Le bois coupé
évite le flottage sur la Jacques-Cartier et arrive par bateau directement
à son usine de Donnacona50. Dans les années 1950, l’Anglo-Canadian
Pulp & Paper Mills adopte une politique semblable et obtient une
partie croissante de ses bois à pâte de la région de Forestville, où elle
possède des concessions forestières51. Ce comportement des fores-
tières reflète les limites des approvisionnements en provenance du parc
des Laurentides et la nécessité d’une diversification de leurs sources
de bois à pâte. La demande reste très forte dans les années 1950, et les
activités d’exploitation forestière y contribuent sans doute de façon
substantielle. Il faut noter qu’à partir de 1945, le parc lui-même pratique
dans la réserve forestière de la rivière Montmorency une coupe de bois
pour alimenter sa scierie. Pour perpétuer les retombées de la coupe
du bois et des chemins forestiers sur le parc, les activités d’exploitation
forestière incitent les compagnies à faire des demandes de construction
de barrages de retenue pour le flottage du bois.

50. Marc Vallières et autres, Histoire de Québec et de sa région, p. 2151.

51. Ibid., p. 1651 et 1653.

Dépôt des lacs Jumeaux de la Donnacona Paper, en 1943

Chapitre 3. Un parc accessible par la route, 1930-1960 129
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