Page 7 - 1792 : À main levée
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tous les électeurs
La Conquête britannique est suivie de la Proclama les élections générales, six publications de carica-
tion royale de 1763. Ce document annonce que, tures (dont l’une illustre une chanson composée par
lorsque le contexte s’y prêtera, une assemblée le conseiller législatif Charles-Louis Tarieu de
législative sera instituée dans la Province de Québec. Lanaudière) sont également imprimées à la demande
À la place, en 1774, l’Acte de Québec établit un des frères Macnider.
conseil législatif, formé de membres non élus,
pour légiférer dans la colonie. Une décennie plus Sous le titre principal de la bande dessinée se trouve
tard, Canadiens et Britanniques rédigent des pétitions un commentaire récitatif qui s’adresse aux « Messieurs,
pour réclamer la création d’une assemblée élue. et Concitoyens de la Haute Ville de Québec ».
On demande aux électeurs de déterm iner lequel du
À la même époque, la guerre de l’Indépendance marchand ou de l’avocat est le plus apte à les repré-
américaine (1775 -1783) puis l’arrivée de loyalistes senter à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada.
(1783) amènent la Grande-Bretagne et le gouver Rédigé en français, ce texte associe le marchand à
nement de William Pitt à repenser l’organisation l’harmonie, à l’industrie et à la richesse ; a contrario,
de l’empire colonial nord-américain. Dans cette l’avocat est dépeint comme le chantre de la dissension
mouvance, le Parlement de Westminster adopte entre le citoyen, le laboureur et l’ouvrier.
en 1791 l’Acte constitutionnel, qui institue enfin
une chambre d’assemblée au Bas-Canada. La première planche est intitulée « Le marchand ».
Des élections y sont déclenchées l’année suivante En une seule case, divers marchands sont présentés
et c’est dans ce contexte qu’est réalisée la bande en leur labeur au port de Québec. Il n’y a pas vérita-
dessinée À tous les électeurs. blement de séquence narrative : chaque personnage
a son propre monologue. Dans les phylactères
Probablement imprimée à Québec le 17 juin 1792 du haut, un marchand prononce le mot « Liberté »,
par Samuel Neilson, l’œuvre n’est pas signée. Cette tandis que les autres dressent l’inventaire des produits
bande dessinée pourrait être de la main du graveur locaux (des peltries, de la graine de lin, du blé et
d’origine allemande John George Hochstetter, du chanvre) ; au centre, deux charretiers appellent
alors illustrateur au journal La Gazette de Québec, à de « bons règlements » pour encadrer leur travail ;
à la revue Le Magasin de Québec et à l’Alman ach en bas, deux cultivateurs affirment que les marchands
de Québec. Cent cinquante exemplaires de cette n’ont aucun intérêt à les taxer. Adossé sur une botte
pièce (24,5 x 34,1 cm) sont commandés par les de paille, un personnage coiffé d’un haut-de-forme
marc hands Mathew et John Macnider pour sou- (William Grant ?) affirme dans une bulle que les
tenir la candid ature de William Grant. Pendant marchands sont « Notre soutien ».
La Conquête britannique est suivie de la Proclama les élections générales, six publications de carica-
tion royale de 1763. Ce document annonce que, tures (dont l’une illustre une chanson composée par
lorsque le contexte s’y prêtera, une assemblée le conseiller législatif Charles-Louis Tarieu de
législative sera instituée dans la Province de Québec. Lanaudière) sont également imprimées à la demande
À la place, en 1774, l’Acte de Québec établit un des frères Macnider.
conseil législatif, formé de membres non élus,
pour légiférer dans la colonie. Une décennie plus Sous le titre principal de la bande dessinée se trouve
tard, Canadiens et Britanniques rédigent des pétitions un commentaire récitatif qui s’adresse aux « Messieurs,
pour réclamer la création d’une assemblée élue. et Concitoyens de la Haute Ville de Québec ».
On demande aux électeurs de déterm iner lequel du
À la même époque, la guerre de l’Indépendance marchand ou de l’avocat est le plus apte à les repré-
américaine (1775 -1783) puis l’arrivée de loyalistes senter à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada.
(1783) amènent la Grande-Bretagne et le gouver Rédigé en français, ce texte associe le marchand à
nement de William Pitt à repenser l’organisation l’harmonie, à l’industrie et à la richesse ; a contrario,
de l’empire colonial nord-américain. Dans cette l’avocat est dépeint comme le chantre de la dissension
mouvance, le Parlement de Westminster adopte entre le citoyen, le laboureur et l’ouvrier.
en 1791 l’Acte constitutionnel, qui institue enfin
une chambre d’assemblée au Bas-Canada. La première planche est intitulée « Le marchand ».
Des élections y sont déclenchées l’année suivante En une seule case, divers marchands sont présentés
et c’est dans ce contexte qu’est réalisée la bande en leur labeur au port de Québec. Il n’y a pas vérita-
dessinée À tous les électeurs. blement de séquence narrative : chaque personnage
a son propre monologue. Dans les phylactères
Probablement imprimée à Québec le 17 juin 1792 du haut, un marchand prononce le mot « Liberté »,
par Samuel Neilson, l’œuvre n’est pas signée. Cette tandis que les autres dressent l’inventaire des produits
bande dessinée pourrait être de la main du graveur locaux (des peltries, de la graine de lin, du blé et
d’origine allemande John George Hochstetter, du chanvre) ; au centre, deux charretiers appellent
alors illustrateur au journal La Gazette de Québec, à de « bons règlements » pour encadrer leur travail ;
à la revue Le Magasin de Québec et à l’Alman ach en bas, deux cultivateurs affirment que les marchands
de Québec. Cent cinquante exemplaires de cette n’ont aucun intérêt à les taxer. Adossé sur une botte
pièce (24,5 x 34,1 cm) sont commandés par les de paille, un personnage coiffé d’un haut-de-forme
marc hands Mathew et John Macnider pour sou- (William Grant ?) affirme dans une bulle que les
tenir la candid ature de William Grant. Pendant marchands sont « Notre soutien ».
