Page 4 - Plantes rares du Québec méridional
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Introduction

Ce guide vise à faciliter l’identification des plantes vasculaires rares du Québec méridional au
moyen de photos, de courtes descriptions et de cartes de répartition. Il s’adresse aux botanistes
professionnels ou amateurs, biologistes, forestiers, organismes de conservation, de même qu’aux
amants de la nature désireux d’approfondir leur connaissance de la flore du Québec.

Deux cent soixante-dix-sept espèces de plantes vasculaires indigènes du Québec sont ici
présentées. Comme la majorité d’entre elles sont peu répandues, elles sont soit ignorées, soit
uniquement mentionnées ou brièvement décrites dans les publications les plus accessibles que
sont la Flore laurentienne et les guides Fleurbec. Les deux guides d’identification des fleurs
sauvages du nord-est de l’Amérique du Nord de Newcomb et Morrison (1983) et de Peterson
et McKenny (1968), qui comptent parmi les plus populaires, ne considèrent pas les Cypéracées
ni les Poacées, familles qui forment le quart des espèces de ce guide. En osant les aborder,
celui-ci vient donc combler une lacune importante.

Ce guide se veut, par ailleurs, le complément sur le terrain du document produit par le minis-
tère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) intitulé Les plantes
vasculaires menacées ou vulnérables du Québec (CDPNQ, 2008). Une bonne partie des rensei-
gnements présentés sur les espèces est tirée de cet ouvrage.

Enfin, ce qui a motivé le comité Flore québécoise de FloraQuebeca tout au long de la
production de ce guide, c’est l’émerveillement que ne cessent de susciter la découverte et
l’observation de ces plantes dans la nature. Durant toute sa carrière, le frère Marie-Victorin, le
plus illustre de nos botanistes, fut animé du même sentiment, comme en témoigne le texte
qu’il écrivit le 3 avril 1935, jour de ses 50 ans, pour la Flore laurentienne. Il s’agit d’un dialogue
entre Léonard de Vinci et un disciple, devant une Vénus de marbre, dont le premier mesurait
les proportions :

« – Maître, dit le disciple Giovanni, comment cherchez-vous ainsi la divine propor-
tion ? Voudriez-vous réduire la beauté à la froide mathématique ? Les Anciens
n’ont-ils pas atteint la perfection en toutes choses, et la nôtre n’est-elle pas de
les prendre pour modèles ?

– Celui qui peut s’abreuver à la source n’a que faire de boire dans un vase, fut-il
d’or ou de vermeil ! dit l’artiste, souriant dans sa longue barbe blanche.

– Maître ! s’écria Giovanni, si vous estimez que les Anciens ne nous ont offert
qu’une coupe dorée, où donc est la source ?

– La Nature ! »

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