Page 9 - Architectures d'exposition
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ée régional de Rimouski

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Au début des années 1990, pendant qu’on d’être transformée en école paroissiale. Au fil P RO J E T
construisait dans la métropole d’importants de ces changements d’usage, l’édifice avait Client
équipements muséaux, il se tenait également perdu son caractère premier : ses murs de Corporation du Musée régional de Rimouski
une série de concours d’architecture pour de pierre avaient été recouverts ; sa nef avait été Adresse
petits établissements en région. Organisés divisée par des planchers ; son toit à versants, 35, rue Saint-Germain Ouest
par le ministère des Affaires culturelles, ces sur­haussé et remplacé par un toit plat. Si les Rimouski (Québec) G5L 4B4
concours étaient très innovateurs, car une telle h­ abitants se sont néanmoins approprié le lieu museerimouski.qc.ca
procédure avait été réservée jusqu’alors à en tant que patrimoine historique, c’est qu’il Inauguration
des projets de prestige. Leur objectif était de a été l’un des rares bâtiments à échapper à 1993
déployer au Québec une architecture con­ l’incendie catastrophique qui a rasé le centre- Budget de construction
temporaine de haut niveau, en donnant à des ville de Rimouski en 1950 : la vieille église était 1,5 M $ (1993)
firmes talentueuses mais peu connues un désormais le témoin d’un passé perdu. En 1969 Type de projet
accès potentiel à la commande. Après un appel commence donc un chantier de restauration Réaménagement et requalification
de candidatures public, cinq ou six concurrents qui redonnera ou presque à l’édifice son d’un musée régional
seraient retenus selon différents critères, parmi aspect initial. Type de construction
lesquels la créativité était cruciale. Chaque Structure de bois et d’acier
équipe recevrait ensuite une somme modeste Malgré la nature quelque peu factice de ce
pour produire des esquisses, qui seraient éva- bâtiment décapé et restauré, les architectes C ON C E P T E U RS
luées par un jury. Les premiers projets s’inscri- ont tenu à le préserver en tant qu’artefact ori- Architectes
vant dans cette démarche expérimentale, en ginel du Musée. À l’intérieur, la création d’une Dupuis LeTourneux architectes
1992, visaient tous deux la conception d’un lieu série de vides au pourtour des murs de l’église (aujourd’hui respectivement Menkès Shooner
à caractère muséal dans l’est de la province : leur a permis à la fois de mettre en valeur son Dagenais LeTourneux Architectes et Benoit Dupuis
le centre d’interprétation du Bourg de Pabos, architecture de pierre et d’en distancier leurs architecte-concepteur consultant)
en Gaspésie, et le Musée régional de Rimouski. propres interventions. En passant la porte du Concepteurs principaux
musée, le visiteur se trouve ainsi sous une Jean-Pierre LeTourneux
À Rimouski, le défi n’était pas d’organiser des p­ ercée verticale qui fait toute la hauteur de la www.msdl.ca
usages et des circulations complexes, comme nef. Placé sur le côté, un élégant escalier en Benoit Dupuis
cela aurait été le cas dans un grand musée. acier et en bois invite à en faire l’ascension benoitdupuis@videotron.ca
Les superficies et les fonctions prévues pour comme on grimperait dans un clocher. Ingénieur en structure
le projet étaient en réalité très modestes :
le mandat confié à Dupuis LeTourneux archi- Devant s’offrent ensuite à chaque étage des Denis Thibault & associés
tectes, lauréats du concours, se limitait à réa- salles d’exposition d’un très grand dépouil­ Ingénieur en mécanique et électricité
ménager l’édifice existant du Musée et à le lement. Séparées des espaces de circulation Denis Thibault & associés
doter d’installations plus modernes et plus par des panneaux tantôt pivotants, tantôt Consultant
performantes. La difficulté du projet consistait ­coulissants, elles sont volontairement neutres Dupuis LeTourneux architectes
plutôt à imprimer, avec peu de moyens et à et blanches. Ces salles sont en fait de simples (mobilier et signalisation)
l’intérieur d’une enveloppe déjà construite, un caissons érigés par-dessus les planchers
caractère fort au lieu. Le Musée logeait depuis anciens, et dont les parois ne touchent pas Œuvre d’art public
1972 dans les murs d’une église du xixe siècle : aux murs extérieurs : chacun est entouré d’une Qui fait l’ange fait la bête, Lise Labrie
comment en faire un cadre approprié pour l’art sorte de déambulatoire continu, qui préserve Photographe
contemporain, et comment en communiquer l’intégrité de la maçonnerie et des fenêtres Michel Laverdière
clairement la vocation muséale ? d’origine. De chaque côté des salles, des bat-
tants insérés dans les parois permettent d’en Architectes d’origine et années
Bâtie vers 1825, alors que Rimouski n’était moduler le degré d’ouverture sur le déambu­ de construction
encore qu’une bourgade vivant de la drave et latoire et de contrôler ainsi les vues et l’apport Bâtiment original (1824) : architecte inconnu
du commerce du bois, l’ancienne église de la de lumière en fonction des besoins de l’expo- Restauration majeure (1972) :
paroisse de Saint-Germain avait été la première sition en cours.
église en pierre de la ville, et son seul lieu de Gaston Martin architecte
culte jusqu’à la construction de la cathédrale, Les rares interventions sur l’enveloppe de
entre 1854 et 1862. Elle avait ensuite accueilli l’édifice sont sobres et discrètes, à l’image des CAR ACTÉRISTIQUES
différentes communautés religieuses, avant dispositifs muséologiques intérieurs. Les archi- Superficie totale brute
tectes ont ainsi éliminé les portes et fenêtres 1 200 m2

Types d’expositions
Expositions tirées de la collection
permanente et expositions temporaires

P RI X
Lauréat d’un concours
sur invitation 1992

Prix d’excellence de l’Ordre
des architectes du Québec 1994
Mention, Conservation architecturale

Architectures d’exposition au Québec Musée régional de Rimouski | 81
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