Page 2 - Architectures d'exposition
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| Préface
Jean-Paul L’Allier a été élu au Conseil de l’Ordre national du Québec en 2009 et réélu en 2012, en plus d’en avoir
été le président, en 2013-2014.
Avocat, il a été associé au cabinet Langlois Kronström Desjardins de Québec et de Montréal de 2006 à 2014.
De 2006 à 2010, il a également été professeur invité à l’Université Laval, où il a participé aux activités d’ensei-
gnement et de recherche de l’École supérieure d’aménagement du territoire et du développement régional
et des départements de sciences politiques, de géographie ainsi que d’information et de communication.
Membre du gouvernement du Québec de 1970 à 1976, il a occupé diverses fonctions ministérielles :
Loisir, Jeunesse et Sports, Communications, Fonction publique et Affaires culturelles.
Délégué général du Québec en Belgique de 1981 à 1984, il a ensuite été consul honoraire de la Belgique
à Québec de 1984 à 1988.
Il a été élu à la mairie de Québec en 1989, poste qu’il a occupé jusqu’en 2005.
M. L’Allier a reçu de nombreux titres honorifiques prestigieux. Il est commandeur de l’Ordre de la Pléiade
(2003), officier de l’Ordre national du Québec (2004), commandeur de l’ordre de Léopold de Belgique
(2005) et commandeur de l’ordre national de la Légion d’honneur de France (2005). L’Université Montesquieu Bordeaux iv lui
a remis un doctorat honorifique en droit en 2002 et l’Université du Québec, un doctorat honoris causa en 2006.
En 2007, le prix Jean-Paul-L’Allier pour le patrimoine a été créé par l’Organisation des villes du patrimoine mondial. Il est remis
tous les deux ans à une ville membre de l’organisation qui s’est distinguée par la conservation ou la gestion de son patrimoine.
Depuis 2008, le prix Jean-Paul-L’Allier de l’Ordre des urbanistes du Québec honore chaque année un élu qui s’est distingué
par sa vision, son leadership et ses réalisations en urbanisme et en aménagement du territoire. [PHOTO : LE SOLEIL]
Investir ou dépenser ?
Le dimanche qui suivit ma nomination au ministère des Affaires On ne s’entendit pas sur les priorités. Je lui expliquai que sans
culturelles, en 1975, il faisait un temps splendide et je suis allé, une diffusion dynamique et innovatrice, il serait toujours difficile
seul, vraiment seul et à pied, au majestueux Musée du Québec, d’avoir plus d’argent d’un ministère qui n’en avait déjà pas
isolé et magnifique dans son écrin des plaines d’Abraham. beaucoup. Je lui dis qu’il fallait que les gens fassent de leur
Je préparais ainsi ma rencontre du lendemain avec les autorités musée un de leurs chouchous culturels en se l’appropriant,
de l’institution. que l’urgence était à la diffusion, à l’ouverture, aux prêts dans
les écoles, etc.
La porte était ouverte, le gardien était à l’intérieur, seul ou à
peu près. Il y avait, dès l’entrée, quelques magnifiques meubles Dangereux, pour un conservateur pour qui il valait mieux
anciens derrière un cordon plus décoratif que contraignant. protéger les collections que les prêter.
Le gardien, qui en avait encore pour quelques heures, me dit
que les visiteurs, plus nombreux qu’à l’habitude, vraisem Sa compétence était acquise comme conservateur, à
blablement venus pour voir les meubles anciens davantage l’époque, mais notre désaccord irréconciliable a conduit à son
que les toiles, voulaient toucher, ouvrir un tiroir, une porte remplacement par « son contraire », un homme de communi
d’armoire, mais qu’il était là pour les en empêcher : « Ils veulent cation alors à l’Université Laval, responsable des affaires étu-
toujours voir à l’intérieur, mais ce n’est pas permis d’y toucher. » diantes et ancien directeur de cégep, un diffuseur dans l’âme.
Le lundi, je rencontrais le directeur-conservateur par intérim Laurent Bouchard fut donc nommé directeur du Musée :
du Musée, M. André Juneau. Il voulait se plaindre du manque de petite tempête dans le milieu de la conservation… On entra
budget, du fait que seulement le dixième de « ses » collections dans une période d’ouverture et de partage qui ramena les
pouvait être présenté. Il parlait de conservation, d’agrandis citoyens, peu à peu, au Musée.
sement urgent ; je parlais de diffusion. Le bâtiment du Musée
était magnifique, mais bien peu de gens le connaissaient de Puis, l’arrivée de « l’autre » musée, celui de la civilisation, fouetta
l’intérieur. Beau et sans âme : que des collections à conserver, « l’ancien », et le musée des Plaines dut s’y faire. Entre les deux,
à protéger… Contre qui ? Les citoyens ? malgré une certaine méfiance, s’installèrent petit à petit une
bonne collaboration et une saine complémentarité, ce qui leur
permit de se développer.
VI | Préface Architectures d’exposition au Québec
Jean-Paul L’Allier a été élu au Conseil de l’Ordre national du Québec en 2009 et réélu en 2012, en plus d’en avoir
été le président, en 2013-2014.
Avocat, il a été associé au cabinet Langlois Kronström Desjardins de Québec et de Montréal de 2006 à 2014.
De 2006 à 2010, il a également été professeur invité à l’Université Laval, où il a participé aux activités d’ensei-
gnement et de recherche de l’École supérieure d’aménagement du territoire et du développement régional
et des départements de sciences politiques, de géographie ainsi que d’information et de communication.
Membre du gouvernement du Québec de 1970 à 1976, il a occupé diverses fonctions ministérielles :
Loisir, Jeunesse et Sports, Communications, Fonction publique et Affaires culturelles.
Délégué général du Québec en Belgique de 1981 à 1984, il a ensuite été consul honoraire de la Belgique
à Québec de 1984 à 1988.
Il a été élu à la mairie de Québec en 1989, poste qu’il a occupé jusqu’en 2005.
M. L’Allier a reçu de nombreux titres honorifiques prestigieux. Il est commandeur de l’Ordre de la Pléiade
(2003), officier de l’Ordre national du Québec (2004), commandeur de l’ordre de Léopold de Belgique
(2005) et commandeur de l’ordre national de la Légion d’honneur de France (2005). L’Université Montesquieu Bordeaux iv lui
a remis un doctorat honorifique en droit en 2002 et l’Université du Québec, un doctorat honoris causa en 2006.
En 2007, le prix Jean-Paul-L’Allier pour le patrimoine a été créé par l’Organisation des villes du patrimoine mondial. Il est remis
tous les deux ans à une ville membre de l’organisation qui s’est distinguée par la conservation ou la gestion de son patrimoine.
Depuis 2008, le prix Jean-Paul-L’Allier de l’Ordre des urbanistes du Québec honore chaque année un élu qui s’est distingué
par sa vision, son leadership et ses réalisations en urbanisme et en aménagement du territoire. [PHOTO : LE SOLEIL]
Investir ou dépenser ?
Le dimanche qui suivit ma nomination au ministère des Affaires On ne s’entendit pas sur les priorités. Je lui expliquai que sans
culturelles, en 1975, il faisait un temps splendide et je suis allé, une diffusion dynamique et innovatrice, il serait toujours difficile
seul, vraiment seul et à pied, au majestueux Musée du Québec, d’avoir plus d’argent d’un ministère qui n’en avait déjà pas
isolé et magnifique dans son écrin des plaines d’Abraham. beaucoup. Je lui dis qu’il fallait que les gens fassent de leur
Je préparais ainsi ma rencontre du lendemain avec les autorités musée un de leurs chouchous culturels en se l’appropriant,
de l’institution. que l’urgence était à la diffusion, à l’ouverture, aux prêts dans
les écoles, etc.
La porte était ouverte, le gardien était à l’intérieur, seul ou à
peu près. Il y avait, dès l’entrée, quelques magnifiques meubles Dangereux, pour un conservateur pour qui il valait mieux
anciens derrière un cordon plus décoratif que contraignant. protéger les collections que les prêter.
Le gardien, qui en avait encore pour quelques heures, me dit
que les visiteurs, plus nombreux qu’à l’habitude, vraisem Sa compétence était acquise comme conservateur, à
blablement venus pour voir les meubles anciens davantage l’époque, mais notre désaccord irréconciliable a conduit à son
que les toiles, voulaient toucher, ouvrir un tiroir, une porte remplacement par « son contraire », un homme de communi
d’armoire, mais qu’il était là pour les en empêcher : « Ils veulent cation alors à l’Université Laval, responsable des affaires étu-
toujours voir à l’intérieur, mais ce n’est pas permis d’y toucher. » diantes et ancien directeur de cégep, un diffuseur dans l’âme.
Le lundi, je rencontrais le directeur-conservateur par intérim Laurent Bouchard fut donc nommé directeur du Musée :
du Musée, M. André Juneau. Il voulait se plaindre du manque de petite tempête dans le milieu de la conservation… On entra
budget, du fait que seulement le dixième de « ses » collections dans une période d’ouverture et de partage qui ramena les
pouvait être présenté. Il parlait de conservation, d’agrandis citoyens, peu à peu, au Musée.
sement urgent ; je parlais de diffusion. Le bâtiment du Musée
était magnifique, mais bien peu de gens le connaissaient de Puis, l’arrivée de « l’autre » musée, celui de la civilisation, fouetta
l’intérieur. Beau et sans âme : que des collections à conserver, « l’ancien », et le musée des Plaines dut s’y faire. Entre les deux,
à protéger… Contre qui ? Les citoyens ? malgré une certaine méfiance, s’installèrent petit à petit une
bonne collaboration et une saine complémentarité, ce qui leur
permit de se développer.
VI | Préface Architectures d’exposition au Québec